L'Affiche rouge est une chanson et un poème de Louis Aragon1 chanté en 1961 d'abord par Monique Morelli, et ensuite par Léo Ferré compositeur du titre2.(disque Barclay) Ce poème raconte l'histoire du « Groupe Manouchian » ; il s'inspire du livre Pages de gloire des 23 constitué de nombreuses illustrations et informations exclusives, paru en février 1951, première publication rappelant l'action des combattants des FTP-MOI, résistants parisiens fusillés le 21 février 19443, dont le tiers était polonais. Leur chef de file était l'Arménien Missak Manouchian, d'où leur nom de "Groupe Manouchian". Le poème est extrait du recueil Le Roman inachevé d'Aragon, paru en 1956 ; il n'est a imaginer l'aura des jours de victoire ; Léo Ferré en fit une chanson devenue immortelle. ContexteQuelques jours après la publication en 1951 du livre "Pages de gloire des 23", le conseil municipal de Paris débat le 4 d'une proposition, pour qu'une rue de Paris reçoive le nom de « Groupe Manouchian ». Un comité de soutien à la proposition réunit les conseillers municipaux du XXe arrondissement Albert Ouzoulias, ex soldat de Michel Manouchian, et Madeleine Marxin, rejoint par le FTP MOI de Toulouse, Claude Lévy. Mais sans succès. Deux ans après, Claude Lévy, devenu un collaborateur du célèbre biologiste Frédéric Joliot-Curie, rédige en 1953 avec son frère aîné, l'éditeur d'art Raymond Lévy qui était dans la même 35e brigade FTP, dix nouvelles reprenant des épisodes authentiques de la Résistance5. La première raconte l'histoire de Michel Manouchian et son groupe. Communistes, les deux frères rejettent les offres de différents éditeurs pour s'adresser à Louis Aragon, directeur des Éditeurs français réunis mais il leur répond : « On ne peut pas laisser croire que la Résistance française a été faite comme ça, par autant d'étrangers. Il faut franciser un peu6 ». Aragon avait en août 1951 préfacé la réédition d'un livre de lettres de fusillés, déjà paru en 1946, mais prenant la décision d'expurger celles des combattants FTP MOI. Genèse du poèmeFinalement, le 7, la mairie de Paris vote la réunion des impasses Fleury et du Progrès, dans le XXe, en une unique rue du Groupe-Manouchian. Louis Aragon est invité à l'inauguration mais le directeur des Lettres françaises, étant à Moscou, ne reçoit pas l'invitation à temps. A son retour, il écrit à Claude Lévy. « Utilisez mon nom, demandez-moi ce que vous voulez8 » et ce dernier lui suggère d'écrire un poème Aragon termine celui-ci pour que L'Humanité le publie à l'inauguration de la rue du Groupe Manouchian à Paris9, le 6 mars 195510, en le titrant "Strophes pour se souvenir", puis l'inclue dans son recueil "Le roman inachevé" de 195611, ce qui apparat ensuite comme un « épisode insolite, sans lendemain » pour « consigner l'histoire de l'Affiche rouge (…) au purgatoire des affaires classées », le poème tombant ensuite dans l'oubli, avant d'émerger quand Léo Ferré le met en musique avec une série d'autres œuvres d'Aragon[réf. nécessaire]. La chanson de Léo FerréCe projet, évoqué dans l'émission radiophonique Avant-premières sur Paris-Inter en , ne sort finalement que dans l'album Les Chansons d'Aragon, en février 1961, sous le titre L'Affiche rouge, « l'une des chansons les plus célèbres » du répertoire de Léo Ferré12, qui fait décoller son succès13,14. BibliographieRéférences
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